Une vie brève mais bien remplie

Elle avait de qui tenir, puisque son père, Youssef E’tesami et sa grand-mère maternelle connue sous le pseudonyme de Moghadam-ol-Edaleh furent des écrivains renommés.

Parvine E’tesami naquit le 16 mars 1916 à Tabriz où son grand-père était venu s’installer quand il avait été nommé contrôleur des finances de la province d’Azerbaïdjan sous l’administration Qajar.

 

Alors que Parvine était encore très jeune, son père, rédacteur en chef du mensuel littéraire Bahar, vint s’installer à Téhéran avec sa famille. Ce fut pour la jeune fille l’occasion de côtoyer les plus grandes personnalités littéraires de son temps. Elle étudia l’arabe et la littérature classique persane auprès de son père et termina, en 1924,  ses études secondaires au lycée américain de Téhéran où elle enseigna durant quelques mois.

 

En 1926, elle déclina une offre de la cour des Pahlavi qui lui proposait de prendre en charge l’éducation des princes.

 

Mariée en 1934 à son cousin Fazlollah Homayoun, alors chef de la police de la ville de Kermanchah, elle le quitta au bout de quelques semaines, ne pouvant pas supporter l’ambiance militaire et la vie de débauche de son époux.

 

Les années 1938 et 1939 la virent travailler à la bibliothèque de l’Ecole de Formation des Maîtres à Téhéran. En avril 1941, l’épidémie de fièvre typhoïde l’emporta, trois ans après le décès de son père qu’elle rejoignit dans le caveau familial, à Qom.

 

Une œuvre d’une grande richesse

 

Parvine commença à écrire dès l’âge de huit ans. En 1921, plusieurs de ses poèmes furent publiés dans la revue Bahar. Son premier recueil comportant 156 titres parut en 1935 et fut réédité peu après sa mort. Abordant avec une égale réussite toutes les formes de la poésie traditionnelle, Parvine, comme l’a souligné le professeur Heshmat Moayyad, « écrit à propos d’hommes et de femmes de différents milieux sociaux, d’une pléthore d’animaux, d’oiseaux, de fleurs, d’arbres, d’éléments cosmiques et naturels, d’objets de la vie de tous les jours, de concepts abstraits, en les personnifiant un par un, nous livrant ainsi l’extraordinaire foisonnement de sa pensée. »

 

 

 

Un poème de Parvine

 

Celle qui repose sous cette terre noire,                                                        

 

C'est l'étoile du monde de la littérature Parvine

 

Bien qu'elle n'ait rien vu d'autre que de l'amertume dans ses jours,            

 

Son propos est doux à souhait

 

Celle à qui appartenaient tant de discours,                                      

 

Est mendiante aujourd'hui de prières et de sourates

 

Le mieux serait que les amis se rappellent d'elle,                             

 

Un cœur sans ami est un cœur triste

 

La terre dans les yeux est si pénible,                                                           

 

La pierre sur le cœur est si lourde

 

Vois cette couche et tires-en leçon,                                                 

 

Quiconque voit avec des yeux justes

 

Qui que vous soyez et d'où que vous veniez,                                              

 

Le dernier domicile de l'existence est celui-ci

 

L'individu, aussi riche qu'il soit,                                                      

 

Est pauvre lorsqu'il arrive à ce point

 

Pour celui que le malheur attaque,                                                               

 

La seule solution est la résignation,

 

L'acceptation polie de ce malheur

 

Mettre au monde, tuer et dissimuler,

 

Ce sont les vieux us et coutumes de l'univers

 

Est joyeux celui qui dans ce lieu de chagrin,

 

Est la raison de l'apaisement de quelqu'un.

 

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