Le premier quart du vingtième siècle fut particulièrement tumultueux en Iran avec, en 1906, l’accord de Muzaffar al-Din Shah pour l’établissement d’une monarchie constitutionnelle renversée deux ans plus tard par un coup d’état organisé par le nouveau monarque Mohammad Ali Shah. Ses brigades cosaques bombardèrent le parlement et arrêtèrent tous les opposants.
Après une courte période de sévère dictature, en juillet 1909, les forces révolutionnaires du Gilan et les tribus Bakhtiaries prirent le contrôle de la capitale. Mais les forces conservatrices réussirent à prendre le pouvoir dans le nouveau régime. Les combattants de la liberté furent désarmés. L’ingérence de la Russie tsariste et de la Grande-Bretagne dans les affaires du pays aggrava la situation. C’est pendant cette période troublée que Mirza Koutchik Khän, en collaboration avec la Société de l’Union Islamique forma, en 1914, le mouvement révolutionnaire Jangal.
Mirza Koutchik Khan naquit en 1880 dans la ville de Rasht, au nord de l’Iran. Il étudia la théologie sur place puis à Téhéran et abandonna ses études à la veille de la révolution constitutionnelle pour s’engager en politique. Il participa en tant que commandant subalterne à la conquête de Téhéran par les forces du Gilan.
Le mouvement Jangal gagna de l’importance après la révolution russe de 1917 et la victoire des bolcheviques. Mirza accepta de collaborer avec les révolutionnaires soviétiques sous certaines conditions dont celle de la création de la République socialiste du Gilan, aussi connue sous le nom de république rouge de la jungle, sous sa direction et sans intervention directe des soviets dans les affaires internes de la république.
Le 12 juin 1918 les troupes du jangal furent battues à Manjil par une coalition de britanniques et de russes blancs disposant d’artillerie, de véhicules blindés et d’avions.
En 1921, après un accord passé entre l’Union soviétique et la Grande Bretagne, les soviets décidèrent de ne plus soutenir la République socialiste du Gilan.
Livrées à elles-mêmes, les troupes du Gilan furent pourchassées et exterminées par les forces gouvernementales de Reza Khan. Laissés seuls dans les monts Khalkhal, Mirza et son ami allemand Gauouk moururent de froid. Le cadavre de Mirza fut décapité par un seigneur local et sa tête fut exposée à Rasht afin d’affirmer le triomphe du pouvoir en place sur la révolution et les idées révolutionnaires.
La maison de Mirza à Rasht