Situation géographique
L’une des 31 provinces de l’Iran porte le nom de Kurdistan. Située au Nord-ouest du pays, elle constitue avec les trois provinces voisines d’Azerbaïdjan de l’ouest, qui la jouxte au nord, de Kermanshah et d’Ilam qui la prolongent vers le sud, ce qu’il est convenu d’appeler le Kurdistan iranien, un ensemble géographique et ethnique sans reconnaissance officielle, ayant pour « capitale » la ville de Mahabad. Sa population, essentiellement constituée de Kurdes, est estimée à dix millions d’habitants.
La province du Kurdistan a aussi des frontières communes avec l’Irak, à l’ouest et avec les provinces de Zanjan et de Hamedan, à l’est.
Le Kurdistan iranien est la partie orientale du grand espace géoculturel appelé aussi Kurdistan. Cette région s'étend dans le sud-est de la Turquie, dans le nord-est de l'Irak, dans le nord-ouest de l'Iran et sur deux petites régions au nord-est et au nord-ouest de la Syrie.
Présentation
La province du Kurdestan est l’une des plus montagneuses d’Iran. Elle bénéficie d’un climat tempéré au printemps et en été. Les hivers sont longs, rigoureux et fortement enneigés. Sa population, de l’ordre de 1 500 000 habitants, est surtout composée de Kurdes parlant le soranî. D’une superficie de 28 817 km2, elle a pour capitale Sanandaj. Région d’élevage, la province produit des céréales et des fruits. Elle possède des industries chimiques, métallurgiques et de transformation des matières premières agricoles. Ses artisans travaillent le cuir.
La province est dotée de trois universités : Université des sciences médicales du Kurdistan incluant le centre médical Tohid, Université du Kurdistan et Université islamique libre de Sanandaj. Dans le domaine culturel, on a recensé 211 monuments historiques dont certains, comme Ghal’eh Kohneh à Bijar, remontent à l’époque sassanide.
Un peu d’histoire
Cette riche région montagneuse fut d’abord occupée par les tribus aryennes après leur arrivée en Iran. En 612 av. J-C, le renversement des Assyriens posa les bases de l’Empire Mède.
Malgré leur résistance, quand les envahisseurs arabes attaquèrent l’Empire sassanide en 634, les Kurdes durent se soumette et plusieurs révoltes contre les califes arabes échouèrent. Durant les siècles suivants, le Kurdistan devint un lieu de conflits entre les différents envahisseurs Mongols et Timourides. Au XVIème siècle, le remplacement de la route de la soie par des routes maritimes amorça le déclin de la région.
Au Moyen Age, sur l’ordre du Khan Oldjaïtou Chamchal, fut construite dans la région de Bisutun , une petite ville du nom de Soltanabad qui resta capitale du Kurdistan jusqu’en 1372 quand le gouvernement déménagea au fort de Hassanabad, à 6 km au sud de Sanandaj où les membres de la tribu d’Ardalan ne tardèrent pas à s’installer. Ils créèrent la principauté d’Ardalan avec pour capitale Sharazour.
Quand Soleiman Khan Ardalan prit le pouvoir en 1630, le trône fut transféré à Sanadaj. La dynastie Ardalan régna sur la région jusqu’à ce que le monarque Qajar, Nasseredin Shah mette fin à leur règne en 1867.
Le problème kurde
La population du Kurdistan de l’Iran a toujours a revendiqué son autonomie et combattu pour l’obtenir, ce qui lui a valu d’être réprimée par l’ancien régime, du Chah puis par l’actuel régime des mollahs, dès l’arrivée au pouvoir de Khomeiny qui fit couler beaucoup de sang kurde.
Aujourd’hui, la situation économique et sociale du Kurdistan est catastrophique.
Le Conseil national de la Résistance Iranienne d’opposition au régime des mollahs qui reconnaît les droits de toutes les minorités ethniques et nationales a adopté en 1982 dans son « Programme pour l’Iran de demain » un plan d’autonomie du Kurdistan iranien qui a été bien accueilli par le peuple Kurde.
Ce plan spécifie que "l'administration de toutes les affaires de la région autonome du Kurdistan, exceptées celles qui concernent les affaires étrangères, la défense nationale, la sécurité nationale, le commerce extérieur et les douanes, tombent sous le coup de l'autorité des organes autonomes".