Situation
La province du Mazandaran se situe au nord de l’Iran, en bordure de la Mer Caspienne. Elle est bordée à l’est par la province de Golestan, à l’ouest par celle de Gilan et au sud par celles de Semnan, de Téhéran, d’Alborz et de Qazvin. D’une superficie de 23833 km2, elle comptait en 1996 environ 2,6 millions d’habitants dont 260 000 à Sari, sa capitale.
Relief
Adossé à la barrière montagneuse de l’Elbourz, le Mazandaran présente à l’ouest, dans une étroite plaine côtière, un paysage caractérisé par l’alternance de bancs de sable, de rizières, de plantations de thé, d’orangers et de citronniers, de maisons et de greniers à riz montés sur pilotis. Des enclaves agricoles très peuplées, gagnées sur le foret, alimentent les villes-marchés des rives de la Caspienne. Plus à l’est, à partir de Mahmudabad, la plaine côtière s’élargit sur 30 à 40 km en une zone deltaïque formée de nombreuses rivières. Les centres urbains les plus anciens se trouvent dans l’arrière pays.
Ressources
La plaine côtière produit du riz, des céréales, du coton, du thé, du tabac, de la canne à sucre et de la soie. Elle possède de nombreuses industries dans les domaines du textile, du ciment, de la transformation alimentaire et de la pêche (la région est une grande productrice de caviar). La présence de plus de 600 sites historiques, la proximité de Téhéran accessible par la route et par la voie ferrée, de magnifiques paysages et des conditions climatiques favorables ont fait du Mazandaran l’une des principales régions touristiques de l’Iran.
La région dispose d’une dizaine d’universités. Plusieurs savants et poètes en sont originaires, notamment Nima Yushij, un des derniers grands poètes contemporains de l’Iran.
Un peu d’Histoire
L’histoire du Mazandaran est indissociable de celle du Tabaristan, région ancienne de l’Iran qui l’englobait avec le Gilan, le Golestan, le nord de Semnan et une petite partie du Turkménistan. C’était une partie de la province d’Hyrcanie au temps de l’Empire perse.
Les conditions climatiques n’ont pas permis une bonne conservation des monuments historiques. On pense toutefois que la région a été peuplée depuis l’Antiquité. Quelques vestiges des périodes préislamiques ont été mis au jour dans la plaine côtière, dont plusieurs forteresses datant des époques parthes et sassanides ainsi que des cimetières antiques.
Au moment de l’invasion arabe, nombre de princes héritiers de l’Empire perse ont essayé de s’unir pour y faire front, mais ils n’ont pu que retarder l’échéance. Le Mazandéran fut la dernière région de l’Iran à devenir musulmane. Les adeptes du zoroastrisme étaient encore très nombreux aux XVIème et XVIIème siècles. L’écriture et les manuels en langue pahlavi étaient encore usités au détriment de l’alphabet arabo-persan.
Durant le califat abbasside d’Abou Jafar al-Mansur, entre 754 et 775, le Tabaristan a connu une série de révoltes populaires. En 783, Vandad Hormoz établit une dynastie indépendante.
Le sultan Mahmud de Ghazni en 1034 puis le sultan Ala ad-Din Muhammad en 1209 envahirent la région qui tomba ensuite aux mains des Mongols jusqu’à ce qu’ils soient chassés par les Timourides, les descendants de Tamerlan.
En 1596, le Mazandéran fut absorbé par l’Empire perse du Chah Abbas 1er le Grand qui y mourut en 1629. Durant le règne de Nadir Shah (1736-1747), la province fut utilisée comme première ligne contre la Russie impériale.