Située au sud de l’Iran, à l’extrémité sud de la chaîne des Zagros, la province du Hormozgân qui fait face au Sultanat d’Oman s’étend sur 68475 km2. Elle possède huit grandes villes, dont la capitale Bandar Abbas, et 14 iles situées dans le Golfe Persique qui la baigne sur un millier de km. Sa population est de l’ordre d’un million d’habitants.
Le Hormozgân jouit d’un climat chaud et humide et dispose de deux barrages majeurs pour son alimentation en eau. L’agriculture y est prospère. La production de citrons verts est la première du pays ; celle des dattes, la seconde. 30% des pêches viennent de la province.
Disposant de deux zones franches, l’une à Kish, l’autre à Qeshm, la région possède 11 ports, 5 aéroports nationaux et 3 aéroports internationaux. On y dénombre 5 universités et l’Organisation de l’Héritage Culturel de l’Iran a répertorié dans la province 212 sites d’importance historique et culturelle.
Un peu d’Histoire
L’histoire du Hormozgân est indissociable de celle du Golfe Persique. Avant l’arrivée des Ariens sur le plateau iranien, les Assyriens connaissaient le Golfe Persique sous le nom de Nar Martou. Il fut ensuite nommé Hakhâpârâti par Darius le Grand, Persicus Sinus par Ptolémée au IIème siècle et prit son nom actuel à l’époque musulmane.
On sait par des historiens grecs que durant la période Achéménide, à l’époque d’Alexandre, le Macédonien, Nearchus, navarque de la flotte royale explora la mer d’Arabie et le Golfe Persique et, jetant l’ancre dans l’actuelle Ile d’Ormuz, fut surpris par la verdure du littoral. Pour trouver trace de la région dans les textes, il faut ensuite attendre l’arrivée au pouvoir du roi Ardachir Ier, fondateur de la dynastie Sassanide. La province fut particulièrement prospère entre 241 et 211 av.J.C. A partir du VIIème siècle, sous le califat omeyade puis abbasside, le Hormozgân prit une importance considérable grâce au commerce maritime lié aux échanges de la route de la soie.
Marco Polo visita à deux reprises le port d’Ormuz en 1272 et 1293. Vasco de Gama y fit escale au début du XVème siècle. La région fut ensuite envahie par les troupes portugaises conduites par Alfonso de Albuquerque. L’occupation dura jusqu’à la prise de pouvoir de Shâh Abbâs le Grand qui chassa les Portugais avec l’aide des britanniques. Son nom fut donné à la ville Bandar Abbâs.
Jouissant d’une position stratégique et d’importantes ressources naturelles, la région n’a cessé d’attirer la convoitise des colonisateurs européens. Hollandais et Anglais se disputèrent le contrôle des richesses locales. En 1595, les Hollandais fondèrent une maison de transaction et de commerce à Bandâr Abbâs et l’Iran safavide, désireux de développer son commerce avec l’Europe, supprima les droits de douane sur les transactions. Ils s’efforcèrent de contrecarrer les affaires anglaises et de monopoliser le commerce de la soie. Mais la situation se détériora et les Anglais purent régner en maitres sur l’ensemble du Golfe Persique en y défendant les intérêts de la Compagnie des Indes fondée en 1600. Après la première guerre mondiale, le pétrole découvert dans la région a été exploité en exclusivité par l’Anglo-Iranian-Oil-Company jusqu’à la Révolution islamique de 1979.
A suivre