Entre deux maux, ils ont choisi le moindre. Appelés à se rendre aux urnes le 19 mai 2017 pour élire le président du régime des mollahs, les Iraniens ont préféré Hassan Rohani, le pseudo-modéré au sinistre Ebrahim Raïssi membre de la Commission de la mort chargée par Khomeyni, en 1988, d’éliminer 30 000 opposants, essentiellement des membres de l’OMPI. Ce résultat constitue un camouflet pour le Guide suprême Ali Khamenei qui soutenait la candidature de Raïssi.
Si la victoire de Rohani ne saurait être contestée, les chiffres de la participation et le nombre de voix recueillies par le gagnant sont probablement très surestimés. C’est ainsi que sur 2.5 millions d’Iraniens résidant à l'étranger, seul 168430 sont allés voter, soit un taux de participation de 6,7% seulement, qui contraste avec les annonces disproportionnées faites par les autorités à l’intérieur de pays. Pour les votes de l’extérieur, Il leur était moins facile de manipuler les chiffres.
Les fraudes et le bourrage des urnes à grande échelle ont été d’une ampleur telle que durant les dernières heures du scrutin, les différentes factions du régime ont commencé à s’accuser mutuellement de fraudes et d'irrégularités. Elles ont notamment cité les cas suivants :
- Les cartes d’identités de nombreux ruraux dans les provinces de Kerman et d’Hormozgan ont été récupérées par les autorités sous prétexte de les renouveler quatre jours avant l'élection. Ces documents ont été utilisés sans le consentement de leurs propriétaires et ne leur ont toujours pas été restitués.
- Dans certaines régions, notamment à Sadra et Nourabad dans la province de Fars, les systèmes électroniques ont été mis hors service par les autorités afin de perturber et falsifier le décompte des votes en faveur du candidat favori.
- Dans plusieurs villes de la province de Sistan-Baloutchistan, notamment à Zahedan et Iranchahr, les pasdaran et les Bassidjis, sous le contrôle du général Salami, adjoint du commandant des Gardiens de la révolution, se sont efforcés d’acheter le vote des ruraux et des populations démunies.
- En dépit de l'interdiction de faire campagne le jour de l'élection, les agents de Raïssi s'employaient à convaincre les électeurs de voter pour lui.
- Les agents de Khamenei, sous prétexte d’assister les personnes âgées, écrivaient le nom de Raïssi sur les bulletins de vote.
- La faction de Khamenei remplissait les bulletins à l'extérieur des bureaux de vote et ses agents les introduisaient dans les urnes.
- La faction de Raïssi a accusé celle de Rohani d’avoir versé 2.5 millions de bulletins frauduleux dans les urnes.
- Celle de Rohani a accusé les gardiens de la révolution d’avoir voté plusieurs fois avec de fausses cartes d’identité.
Pour augmenter le taux de participation, le régime a réservé aux personne ayant voté la délivrance d’un tampon indispensable pour obtenir un visas de sortie, être embauché dans l'administration, être admis à poursuivre des études.
Mais tout cela n’a pas suffi, pour sauver la face d’un régime à bout de souffle et coupé de sa population. Il a donc fallu multiplier proportionnellement les chiffres des scores avant de les annoncer officiellement. Un usage pas très catholique bien propre à la République islamique.