On aurait pu penser que Mohammad Djavad Zarif qui passa une partie de sa jeunesse aux Etats-Unis où il fit de brillantes études et acquit une parfaite maîtrise de la langue anglaise garderait ses distances avec la dictature religieuse instaurée en Iran par Rouhollah Khomeini,en raison des valeurs démocratiques qui lui avaient été inculquées. Il n’en fut rien et, par conviction ou opportuniste, Djavad s’empressa d’offrir ses services au Guide suprême et commença sa carrière diplomatique en intégrant le consulat iranien à San Francisco. Intelligent et retors, il joua un rôle clé dans les négociations relatives au nucléaire iranien apparaissant comme un modéré aux yeux des occidentaux.
Son flirt avec les Etats-Unis se poursuivit en 2001 pour la mise en place, en Afghanistan, du gouvernement dirigé par Hamid Karzai puis, en 2002, pour diriger la mission iranienne auprès de l’Organisation des nations-Unies. Il fut démis de ses fonctions en 2007 par le président Ahmadinejad puis nommé ministre des affaires étrangères après l’élection de Rohani à la présidence en 2013. Arrivé à ses fins, bénéficiant d’un préjugé favorable de la part des occidentaux, il ne tarda pas à montrer son vrai visage en revendiquant des liens étroits avec Ghassem Soleimani, commandant de la force terroriste Qods puis en menaçant de mort ses compatriotes dissidents venus manifester contre sa présence à Stockholm lors de son récent voyage en Europe.