Né à Nichapour au milieu du 11ème siècle, mort en 1123, Omar Khayyam, mathématicien, astronome, philosophe et poète est l’une des personnalités les plus éminentes de la Perse.

 

En 1074, il fut chargé par le souverain seldjooukide Malik Chah de diriger une commission de savants chargés d’étudier une réforme du calendrier. Il écrivit plusieurs ouvrages scientifiques, dont un traité d’algèbre connu en Europe dès 1851. Mais c’est essentiellement son œuvre poétique,  ses rubâïyat en forme de quatrains qui le rendirent célèbre en Occident lorsqu’ils furent adaptés en 1859 par le poète anglais Edward Fitzgerald.

 

 

 

Omar Khayyam était un adepte de la doctrine soufie qu’il résume ainsi dans l’un de ses quatrains : « Les gouttes d’eau sorties de l’océan y retourneront d’une façon ou d’une autre ». L’homme est une infime partie du grand Tout qui est la Divinité, donc il peut et doit, par la contemplation et l’extase arriver jusqu’à Dieu, mieux encore, s’identifier avec Lui. Dès lors, à quoi bon s’inquiéter de l’Enfer et du Paradis ? Car, s’il existe un Enfer, il est en nous même, dans la façon dont nous comprenons la vie. L’Enfer, c’est la bêtise humaine, la méchanceté, la laideur, le mensonge et le remord ; tandis que le Paradis, c’est la joie d’être bon, c’est la douceur de vivre, c’est la coupe pleine d’un vin capiteux, c’est le printemps, c’est la beauté, c’est le joli vis    age d’un être aimé, c’est le chant du rossignol et le doux son de la harpe, c’est le plaisir de l’heure fugitive, c’est l’ineffable sentiment fait à la fois de joie, d’orgueil et d’amers regrets, qui nous fait penser que le gracile corps de celle qu’on possède sera bientôt réduit en poussière ; que notre crâne rempli de tant de passions deviendra peut-être une pauvre cruche dans une taverne et que –ô suprême et délicieuse consolation !- même après notre mort, nous pourrons ainsi servir à répandre un peu de joie. Dieu n’est pas, ne peut pas être un tyran. Alors, pourquoi se plier aux dogmes? Omar Khayyam mène une vie digne de sa philosophie. Il a des amis nombreux, une santé robuste, une fortune considérable et la gloire par dessus le marché ! Le roi Sultan Sendjer le traite en égal et le fait asseoir à côté de lui sur son trône. Il est heureux, car il connaît le prix d’une minute de joie : « Sois gai ! d’un seul clin d’œil dépend la vie humaine. Et ce clin d’œil lui-même est déjà le néant » .

 

Omar Khayyam exprime dans ses quatrains, dont environ 150 sont arrivés jusqu’à nous, que la meilleure façon de croire en Dieu, c’est de jouir pleinement de toutes les bonnes choses qu’Il nous donne. La joie de vivre qu’il manifeste, ostensiblement, des nuits entières en compagnie de ses amis auxquels il enseigne l’art de « jouir » des bonnes choses s’explique aussi, selon certains de ses biographes par son appartenance à une branche particulière de la secte soufie dont les adeptes mettaient une sorte d’obstination à se faire mal juger des ignorants et blâmer par ceux qu’ils méprisaient.

 

Source principale : A.G.E’tessam-Zadeh. Préface d’une édition en quatre langues des Rubâïyat d’Omar Khayyam. Ed : Mirdashti/Farhangsara.  

 

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