Les Qahqaïs

D’ascendance turque,  présents dans le Fars depuis le 18ème siècle, les Qashaïs sont organisés en une confédération qui fut très puissante à l’époque qadjar, au 19ème siècle et au début du 20ème siècle,  assurant l’ordre et la sécurité dans les zones rurales. Ils vivent principalement dans la province du Fars, en particulier autour de la capitale régionale Chiraz, mais aussi dans le sud de la province d’Ispahan. En 1997, leur nombre était estimé à 790 000. Ils sont réputés pour leurs tapis et autres objets en laine tissée.

La laine produite dans les zones montagneuses et les vallées autour de Chiraz est d’une exceptionnelle qualité avec une couleur plus riche que les autres laines produites en Iran. De même les sacs de bât ornés de dessins géométriques sont considérés comme les meilleurs.

Les Qashqaïs,  qui dans la décennie 1950-1960, constituaient le plus grand groupe nomade organisé de la planète avec 150 000 personnes, furent désarmés par Mohammad Réza Chah qui nationalisa leurs pâturages. Depuis lors beaucoup ont abandonné la vie nomade. Ceux qui restent fidèles aux coutumes ancestrales passent l’hiver au sud de Firouz Abad, près du Golfe Persique à 300km de Chiraz et l’été au nord de cette ville, près du village d’Ardakan, dans des pâturages situés à 3 000m d’altitude.

Leurs tentes noires sont réparties dans le pâturage où ils sont arrêtés ; elles ne sont pas groupées car chaque famille garde son indépendance. De jour, la toile est levée, les couvertures et les tapis soigneusement pliés. A proximité, les femmes préparent le thé et le nan, une sorte de pain. Le feutre gris ou beige n’est plus le seul signe distinctif des hommes. Les femmes portent plusieurs robes superposées, à fleurs ou de couleurs vives

Les Khamseh.

Cette fédération de cinq tribus de pasteurs nomades fut formée en 1858 par les souverains qadjars pour contrebalancer la puissance des Qashqaïs. D’origine iranienne, arabe ou turque, les Khamseh migrent semestriellement, avec leurs moutons et autres animaux d’élevage, à travers les monts Zagros entre les basses vallées montagnardes à proximité d’Ispahan et les plaines près de la côte du Golfe Persique.

Les Lors

Etablis dans le Lorestan, ils sont environ deux millions et demi, avec une langue proche de l’ancien persan. Ceux qui sont restés nomades font paître leurs troupeaux en été dans les montagnes du Kuhha-yé Zagros, au nord de la ville de Bakhtaran. Ils passent l’hiver dans les régions chaudes au sud de Khoram Abad. Ils ont des tentes en toile tissée et en roseaux et se déplacent à dos de mulet.

Les Chahsavan

Cette confédération de tribus de diverses origines, mais surtout turcophones , dont le nom signifie « ceux qui aiment le Chah » fut créée par décision de Chah Abbas Ier pour contrôler les révoltes des autres nomades, surtout celles des Turcs « Têtes Rouges » qui avaient une puissance considérable dans l’armée et le gouvernement, mais à qui le Chah ne faisait pas confiance. Comme les Turkmènes, les Chahsavan ont vu leur territoire coupé en deux par la fermeture de la frontière avec l’URSS. Ce sont des chiites qui possèdent une très riche littérature folklorique. Ceux qui pratiquent la transhumance ont des yourtes recouvertes de peaux et se déplacent avec des chameaux. En été, ils peuplent la région au sud-est de Tabriz, près de Mont Sahand. En hiver, ils remontent en 45 jours vers la zone frontalière avec l’Azerbaïdjan.

Les Afshars      

Au service de la dynastie Safavide (1501-1722), les Afshars occupèrent des postes importants aux quatre coins de l’empire. Adeptes autrefois du grand nomadisme, beaucoup sont maintenant devenus agriculteurs sédentaires. Ils sont répartis dans la province d’Azerbaïdjan, à l’est du lac Oroumiyeh, dans celle d’Hamadan et dans le sud de celle de Kerman. Les nomades y restent en été et descendent vers Bandar-é-Abbas, près de la côte Caspienne pour y passer l’hiver. Les femmes se distinguent par un étrange turban noir placé haut sur la tête.

Autres ethnies

Pour être complet, il convient de citer encore :

-les Makoos, dans la province d’Azerbaïdjan ouest. Ils passent l’été près de la frontière turque vers la ville de Maku et descendent en hiver vers la région de Khoy,

-les Baloutches de la province de Sistan. Ils sont sunnites, construisent des yourtes en terre recouvertes de chaume et sont réputés pour leurs tapis et leurs courses de chameaux,

-les Kurdes du Khorassan qui vivent sous des tentes et se déplacent à dos de chameau, 

-les Turkmènes du Mazanderan. Ils sont arrivés dans le nord-est de l’Iran vers le 11ème siècle. Presque tous sédentarisés, ils habitent encore leurs yourtes par nostalgie.

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