Varzesh-e Pahlavani (sport des héros)
Les sports de combat ont toujours été très en honneur en Iran. Le poète Ferdowsi, dans le Shahnameh (livre des rois), glorifie les combattants mythiques de l’époque, les Pahlavans (champions). Le résultat d’une guerre était souvent déterminé par un combat à mains nues. C’est ainsi que selon la légende, Rostam (vers 1 065 avant J.C.) aurait constamment sauvé l’Iran des forces du mal.
Origines du Varzesh-e Pahlavani.
Il semblerait que ce sport se soit développé à l’époque de l’Empire Parthe pour l’entrainement des guerriers au combat. Mais peu de traces subsistent de cette époque.
Influence de l’Islam
Le Varzesh-e Pahlavani acquit sa forme définitive après l’introduction de l’Islam en Iran puis l’adoption du Chiisme comme religion d’état par les Safavides. Jusqu’alors simple exercice physique, il s’enrichit de notions philosophiques et spirituelles.
Dispositions pratiques
Salle d’entrainement. Le sport se pratique dans une salle appelée Zurkhaneh (maison de la force), dont l’origine remonte à l’époque des nombreuses invasions étrangères que subit l’Iran durant son histoire. Les patriotes iraniens se réunissaient dans de petites salles, construites en sous-sol, auxquelles ils accédaient par de petites portes pour s’exercer aux différentes techniques de combat qui leur serviraient le jour où ils devraient se battre contre leurs ennemis. Cette disposition a été conservée. A l’intérieur, un mètre en contre bas, se trouve une arène de forme octogonale de 10 à 20 m de diamètre, surmontée par une plate-forme où prend place le « Morshed » qui dirige les exercices à l’aide de chants épiques, de percussions et d’une cloche permettant de marquer le début et la fin des différents exercices.
Déroulement d’une séance. Entre deux prières menées par le Morshed, les pratiquants s’exercent à l’aide d’instruments qui ont remplacé les armes traditionnelles : un bouclier en métal, une massue en bois, une sorte d’arc métallique et une barre servant à faire des pompes.
Apogée et déclin
C’est à l’époque de la dynastie qajare et surtout sous le règne de Nassereddin Shah (1848-1896) que le Varzesh-e Pahlavani a atteint son apogée avec la construction de nombreuses salles à Téhéran et dans le reste du pays. Chaque 21 mars, le Shah remettait un bracelet symbolique au champion de la compétition, héros national iranien pour un an.
Le déclin se produisit avec l’arrivée au pouvoir du nouveau Shah, Reza Shah qui voulait transformer l’Iran en un pays moderne et ne montra aucun intérêt pour ce sport. Son fils, Mohammad Reza Pahlavi tenta de le rénover et organisa les dernières compétitions. Après la révolution de 1979, le pouvoir islamique fut loin d’encourager la pratique du Varzesh-e Pahlavani qui, concurrencé par le football et les autres sports occidentaux plus attractifs pour la jeunesse, tomba peu à peu en désuétude.