Le 26 décembre 2003, à 5h28 du matin, un séisme de magnitude 6,3 sur l'échelle de Richter ravagea la région de Bam, faisant au moins 40 000 morts et 50 000 blessés.et des milliers de sans abris. La citadelle de Bam, le plus grand monument du monde construit en pisé (un mélange de terre argileuse et de paille) et en briques de terre séchées au soleil, fut presque entièrement détruite. Avec l'aide financière et technique de la communauté internationale, une restauration partielle du site a été entreprise
La ville de Bam
Située au Sud de l'Iran, dans la province du Kerman, à 1 059m d'altitude et à un millier de km de Téhéran, la ville de Bam comptait au recensement de 2006 une population de 73 823 habitants, pour 19 572 familles. A la fin du XIXème siècle, elle n'était que de quelques milliers, pour atteindre 15 000 en 1956 et 34 000 en 1976. La ville est réputée pour ses cultures de dattes et d'agrumes irriguées par un important réseau de qanats, canalisations souterraines qui transportent l'eau captée dans les montagnes environnantes. On y pratique aussi l'élevage des animaux et la fabrication des tapis.
La citadelle de Bam
Description sommaire
Située au nord-est de la ville de Bam, contre les remparts, la citadelle qui surplombe la route de la soie, s'étend sur une vingtaine d'hectares. Un mur d'enceinte de 6 à 7 m de haut, hérissé de 67 tours de guet, l'entoure sur une longueur de 1815 m. L'entrée principale se trouve au sud. Il existe 3 autres portes. On distingue à l'intérieur :
-au nord, les quartiers de gouvernement, sur une colline rocheuse haute de 45 m,
-au sud, le principal quartier résidentiel avec notamment le bazar,
-à l'est, une mosquée datant probablement du VIIIème ou du IXème siècle et d'autres vieux édifices,
- au nord-ouest ; le quartier résidentiel de Konari.
Particularités
Quand la porte de la cité était close, personne ne pouvait y pénétrer. Les habitants disposaient à l'intérieur de tout ce qu'il fallait pour soutenir un long siège.
Les maisons possédaient un ingénieux système de climatisation, les badgirs, des structures surmontant les édifices pour capter et conduire le vent à l'intérieur en le faisant passer sur des bassins d'eau où il se rafraichissait et déposait la poussière du désert dont il était chargé.
Un peu d'Histoire
La légende
Une croyance populaire attribue la fondation de Bam à Haftvad, contemporain d'Ardachir Babakan qui fonda l'empire sassanide au IIIème siècle avant J.C. Haftvad est présenté comme celui qui introduisit la soie et le tissage du coton à Bam, dont l'exportation de vêtements de qualité fut une source importante de revenus.
Les faits
De récentes découvertes archéologiques ont montré que certaines structures de la citadelle dataient de la période achéménide, ce qui laisse penser que le site était probablement habité depuis le premier millénaire avant J.C., en particulier à l'époque parthe, quand furent créées des routes permettant le transport des produits orientaux vers la Mésopotamie et l'Empire romain. Cependant, la plupart des bâtiments datent de la dynastie safavide.
Le commerce assura longtemps la prospérité de la ville, surtout sous les Sassanides (224-642) puis sous les Safavides (1502-1722). Entre temps, Bam connut des fortunes diverses, subissant en 1179 l'invasion destructrice des nomades turques Ghüz, voyant ses murailles détruites en 1213 par le maître de Zuzan puis reconstruites en 1342 quand le roi Amir Mobarez al-din reprit la citadelle. Vers 1408, un général timuride occupa Bam. Il commanda la restauration de la citadelle et ordonna que les maisons soient construites à l'intérieur de celle-ci. Les Afghans l'occupèrent deux fois au XVIIIème siècle, puis les Ismaïliens, brièvement, en 1841.
A partir du XIXème siècle, la ville s'étendit au delà des fortifications et un nouveau peuplement avec des jardins et des dattiers fut établi à environ 1 km au sud-est de la citadelle qui resta essentiellement une base militaire jusqu'au départ de l'armée dans les années 1930. Le site fut alors laissé à l'abandon et devint une curiosité touristique. Il servit de décor au film de Valerio Zurlini, Le désert des Tartares.