Capitale de la province du même nom, la ville de Qom se trouve à 150 km au sud-ouest de Téhéran à la jonction de toutes les voies routières et ferroviaires reliant l’Iran à sa capitale. Elle compte un peu plus d’un million d’habitants. Ses origines remontent au cinquième millénaire avant notre ère comme le montrent des résultats de recherches archéologiques et des textes historiques.
La province de Qom
Elle comprend une ville, quatre départements, 256 villages et s’étend sur des zones montagneuses, des collines et des plaines avec un climat désertique ou semi-désertique, en raison de son éloignement de la mer. Le climat y est sec avec des chutes d’eau sporadiques peu favorables à l’agriculture, surtout à proximité d’un très grand lacs salé, le lac Namak (sel, en farsi). Toutefois, des barrages établis sur la rivière Qom permettent l’irrigation et fournissent de l’électricité. La région produit du coton et des céréales et connut un essor certain après la découverte de pétrole à Sarajeh, en 1956. Un site nucléaire équipé de 3000 centrifugeuses a été déclaré en septembre 2009 à l’Agence international de l’énergie atomique. Elles sont censées n’enrichir l’uranium qu’à hauteur de 5%, mais peuvent aller bien au-delà et contribuer à la réalisation de la bombe atomique.
Une histoire chaotique
Appelée Kom jusqu’à l’arrivée des envahisseurs arabes qui, au septième siècle, lui donnèrent son nom actuel, cette grande métropole régionale connut une alternance de périodes fastes, de ruines et de renouveau. Prospère à l’époque Seldjoukide (XIème au XIIIème siècle), la ville subit une destruction importante lors de l’invasion mongole de la Perse. Lorsque la dynastie mongole se fut convertie à l’Islam sous le règne de Mohammad Kharbenach, Qom connut une nouvelle prospérité jusqu’à l’arrivée de Tamerlan, à la fin du XIVème siècle, qui la fit mettre à sac et massacrer ses habitants. A l’époque Safavide, la ville regagna l’attention des monarques et se développa autour du mausolée de Hazrat Fatimah Ma’sumeh, sœur de l’Imam Reza. Endommagée pendant les invasions afghanes puis sous le règne de Nâdir Châh, en raison de conflits entre les maisons Zand et Qajar qui luttaient pour le pouvoir, Qom passa, en 1793, sous le contrôle de Agha Mohammad Qajar et prospéra de nouveau. En 1915, l’entrée des forces russes à Karaj incita de nombreux habitants de Téhéran à venir se réfugier à Qom et l’on envisagea même d’y transférer la capitale, d’autant que Téhéran se situe dans une zone à fort risque sismique. Les Britanniques et les Russes qui avaient mis le pays sous tutelle s’y opposèrent et Qom devint un foyer de contestation contre les occupants.
Sous le règne des Pahlavi, on voulut faire de Qom une ville industrielle en exploitant les nappes de pétroles présentes dans la région. Ce projet fut abandonné après la révolution de 1979.
C’est à Qom, lorsqu’il était encore en Iran, que l’ayatollah Khomeiny, prépara sa prise de pouvoir.
La Rome des chiites
Qom compte parmi les centres les plus importants du chiisme duodécimain (des douze Imams). Il possède plusieurs universités, des centres de recherche des sciences islamiques, une école des sciences médicales, des musées, des mosquées et de très nombreux séminaires. Son centre théologique et le mausolée de Fatimah al-Ma’sumeh constituent ses principaux pôles d’intérêt.
A trois reprises, durant ces dernières années, le guide suprême Ali Khomenei s’est rendu à Qom pour tenter d’acquérir auprès des dignitaires religieux davantage de légitimité. Ses tentatives se sont soldées par de cuisants échecs.