La ville de Tabriz est située au nord-ouest de l’Iran, dans la province de l’Azerbaïdjan oriental dont elle est le chef-lieu, à proximité des frontières avec l’Arménie et la République d’Azerbaïdjan, au carrefour des routes et des voies ferrées reliant le plateau iranien à la Mer Noire et aux pays du Caucase. A une altitude de 1367 mètres, au nord du massif volcanique du Sahand, elle est traversée par la rivière Talkheh, à proximité du grand lac salé d’Orumieh dont la surface ne cesse de diminuer en raison de prélèvements d’eau trop importants.
Une longue et riche histoire
L’origine de la ville est assez mystérieuse. Une tablette de pierre de l’époque du roi assyrien Sargon fait état d’un endroit appelé Château de Tauri dont les historiens pensent qu’il était à l’endroit de l’actuelle Tabriz. En dépit d’importantes destructions causées par des séismes du IXème au XIème siècle, Tabriz était déjà une bourgade importante à l’époque pré mongole. Les Ilkhanides (1270-1305) en firent la capitale de la Perse.
Mise à sac en 1392 par Tamerlan, la ville fut reconstruite par une dynastie locale turkmène, les Aq Qoyunlu, puis tomba en 1501 aux mains des Safavides et retrouva son rang de capitale entre 1502 et 1548. Fréquemment attaquée par les Ottomans puis par les russes qui l’occupèrent, Tabriz connut un déclin assez prononcé jusqu’au XIXème siècle quand elle devint résidence princière sous la dynastie Qajar. L’ouverture de l’Iran vers l’occident lui rendit sa prospérité dans la seconde moitié du XIXème siècle en raison de sa proximité avec la Mer Noire. Au début du XXème siècle la ville joua un rôle important d’opposition à Mohammad Ali Shah, lors de la révolution constitutionnelle.
Victime de la révolution russe qui ferma la frontière, de la construction du Transiranien qui donna la suprématie à la route du golfe persique et de la révolution islamique, Tabriz fut reléguée au rang de capitale régionale mais reste un très important centre universitaire, artisanal et industriel.
Un important patrimoine culturel
Si de très nombreux monuments historiques ont été détruits par des tremblements de terre, il reste à Tabriz beaucoup d’endroits historiques visités chaque année par des milliers de touristes.
Ilgôli est l'un des attraits touristiques de la ville. C'est un monument situé au milieu d'une grande piscine, dont la date de construction est inconnue, mais il a été réparé à l'époque d'Abas Mirza. Il devint un lieu de promenade public, à partir des années 30.
La mosquée bleue construite en 1465 par Djahan Shah, chef d’une dynastie turkmène, se caractérise par la finesse de ses faïences et la coordination des couleurs.
La mosquée Saheb Alamr date de l’époque de Shah Tahmasb et dispose de deux grands minarets et d’un dôme.
Le bazar, sans doute le plus grand du monde, s’étend sur près de 6 km carrés. Il possède une vingtaine de cours et se caractérise par son style architectural et par la diversité de ses échoppes. Il est actuellement le centre commercial le plus actif du nord-ouest de l’Iran avec ses marchés aux bijoux et aux tapis.
Le mausolée des poètes rassemble les tombesdes plus grands poètes de la région. D’autres tombes d’artistes sont situées dans divers quartiers de la ville et des environs, dont une attribuée à l’un des enfants de l’Imam Ali.
Un grand centre artisanal et industriel
Avec une population de près d’un million et demie d’habitants Tabriz est l’une des villes les plus industrielles de l’Iran. Les industries locales produisent du ciment, des machines-outils, des véhicules et des produits chimiques. On y trouve une raffinerie de pétrole et un complexe pétrochimique. C’est aussi un foyer actif d’artisanat et de redistribution (céréales, tabacs, coton…). Connue pour son industrie alimentaire, Tabriz est surnommée « la ville du chocolat ».