Déclarée en 2006, par le parlement iranien, la capitale de l’histoire et de la civilisation iraniennes, Hamadan, l’une des six villes historiques du pays, est située dans la province du même nom qui couvre une surface de plus de 19 000 km2 et compte environ 1 800 000 habitants. Elle se trouve à 1 800 m d’altitude, à 400 km au sud ouest de Téhéran et à 530 km au nord ouest d’Ispahan, dans une région montagneuse dominée par le pic d’Alvand qui culmine à 3 574 m. Avec sa proche banlieue, la ville compte environ 700 000 habitants. Les hivers y sont particulièrement rigoureux avec de fortes chutes de neige et des températures pouvant descendre jusqu’à -30°C. Durant le court été le temps est doux et assez ensoleillé.
Une très longue et riche histoire
Hamadan fut créée à l’époque des Mèdes au septième siècle avant J.C. Elle s’appelait alors Ectabane qui signifie le lieu des rassembleurs. Le poète Ferdowski dit qu’elle fut construite par le roi Jamshid. Selon les registres historiques, la ville abritait alors un château appelé Haft Hessar (sept murs), grand comme la tour de Babylone et comportant un millier de chambres.
Plus tard, les Parthes en firent leur capitale d’été, imités ensuite par les Sassanides. Hamadan était alors une ville où l’on frappait la monnaie. On y a trouvé de nombreuses pièces de cette époque. Tombée aux mains des arabes en 633, la ville déclina sous la dynastie des Buyides (934-1055) et reprit de l’importance quand les Seldjoukides (1370-1526) y transférèrent leur capitale, auparavant située à Bagdad. Elle fut à nouveau totalement détruite par Tamerlan mais redevint prospère sous les Safavides (1501-1736). Conquise au 18ème siècle par les Ottomans, Hamadan fut rendue à l’Iran en vertu du traité de paix conclu avec eux par Nader Shah Afshari. Pendant la première guerre mondiale, la ville fut le théâtre de violents combats entre les forces russes et turco-allemandes. Elle fut occupée par les deux armées puis par les Britanniques avant d’être restituée à l’Iran en 1918.
Quelques sites et monuments remarquables
S’il reste peu de vestiges authentifiés de l’époque mède, Hamadan possède de nombreux monuments d’époques ultérieures. On peut citer : le lion de pierre, symbole de la ville, les tombeaux d’Astaru, l’épouse juive de Xexes, mentionnée dans la Bible, du poète mystique Baabaa Taher Oryaan, et du médecin philosophe Avicenne.
Parmi les nombreuses grottes des environs d’Hamadan, celle d’Ali Sadr, longue de 60 km et dont la hauteur atteint par endroits 60m, contient plusieurs lacs, de vastes salles et des couloirs.
De l’époque achéménide, subsistent les bas-reliefs de Ganjnameh et des collections d’objets en or et en argent visibles au musée national et à celui du tepeh Hegmatane. Citons encore à Hamadan un cimetière parthe et dans la ville voisine de Nahavand, le temple d’Anahita.
Hamadan aujourd’hui.
La ville possède des industries chimiques et des usines de façonnage du verre et des métaux.
Elle reste un grand centre de fabrication des tapis. Elle héberge plusieurs universités : l’université Avicenne, celle d’ingénierie électrique, celle des sciences médicales, enfin l’université libre islamique.