Talent, fidélité, courage sont les termes les mieux adaptés pour qualifier l’un des peintres les plus originaux et les plus prolixes de notre époque, Maître Bahram Alivandi.
L’artiste avait du talent, pour ne pas dire du génie ; l’homme alliait à une simplicité souriante une volonté et un courage à toute épreuve.
Le créateur
Après des études à l’Académie des Beaux Arts de Téhéran, sous la supervision de maîtres français, Alivandi travailla, à partir de 1959, à l’Atelier de l’Art National, dépendant du Ministère de l’éducation national. Après la prise de pouvoir par Khomeiny, il dut s’exiler à Vienne pour échapper à la censure et à la répression de toute expression artistique libre. Son œuvre riche de plus de 3 000 tableaux, est à la fois traditionnelle, par la représentation des symboles et des motifs orientaux, et novatrice par une technique très originale faite notamment de « pointillage », avec une parfaite maîtrise des couleurs.
L’homme courageux
Une grande partie de l’œuvre d’Alivandi témoigne de son attachement à la cause de la Résistance iranienne. De nombreux tableaux dénoncent symboliquement les crimes des mollahs au pouvoir et la souffrance du peuple qu’ils oppriment.
L’homme ne se contentait pas de peindre, dans la quiétude de son atelier ; il était présent dans toutes les manifestations de la Résistance, au premier rang, dans le froid, sous la pluie, malgré une santé très dégradée. Fréquemment pris de malaises, il refusait d’abandonner. C’était un exemple pour tous.
Hommage posthume
Une cérémonie à la mémoire de Bahram Alivandi s’est tenue le 28 mai à Auvers-sur-Oise, dans les locaux du CNRI, en présence de sa veuve Nahid Hematabadi. Elle fut l’occasion de visionner deux vidéos : l’une de ses obsèques à Vienne, l’autre de l’hommage qui lui fut rendu à Achraf et à Liberty avec, en particulier, un émouvant message de l’un de ses fils.
Nota La Lettre persane avait consacré un article à Bahram Alivandi dans son N° de janvier 2008 et publié un de ses tableaux dans son N° d’août 2010.