Ils étaient plus d’un millier massés au bas de la petite route sinueuse et pentue qui mène des bords de l’Oise au cimetière champêtre d’Auvers-sur-Oise où repose Vincent Van Gogh : Iraniens pour la plupart, venus de toute l’Europe avec quelques Français noyés dans la foule. Lentement le cortège s’ébranla derrière le corbillard conduisant à sa dernière demeure Marzieh, la légendaire diva iranienne, symbole de la rébellion de l’art contre l’obscurantisme du régime fasciste au pouvoir dans son pays.
Au terme d’une lente procession, le cercueil abondamment fleuri parcourut les derniers mètres sur les épaules des membres du CNRI, dont celles de la présidente Maryam Radjavi, en tenue de deuil et particulièrement émue. La mise en terre eut lieu selon le rite musulman chiite sous la conduite de l’ayatollah résistant Jalal Ganjei. Une poignée de terre d’Achraf fut jetée sur le cercueil, avant que, conformément à la coutume, les hommes présents s’emparent des pelles pour le recouvrir de sable et de terre.
Tout le monde se retrouva ensuite au siège du CNRI et dans la rue attenante pour une cérémonie qui vit Maryam Radjavi rendre un vibrant hommage à la mémoire du rossignol iranien en présence de nombreux artistes renommés dont Russ Pople, Maestro du festival de Londres, de personnalités politiques, de militants des droits de l’Homme et de juristes.
Une exposition retraçait la carrière brillante de Marzieh et l’on pu voir sur les écrans la diffusion de la cérémonie solennelle organisée à Achraf où elle avait vécu, pour lui rendre un ultime hommage.
Un poème d’Hamid Nassiri
La voix de la patience
Pour la douceur de la voix de Marzieh
Par tes cordes vocales en soie est passée
Ta voix Patiente
Par-dessus les vagues de la mer
Elle s’envole vers l’horizon
En suivant la lune
Le destin devient une source