Né à Pointe-à-Pitre en 1938, Eric Arconte, éminent compositeur français, est décédé le 24 décembre 2007 des suites d’une longue maladie. Eric Arconte qui vécut en Iran de 1965 à 1979 adorait l’Iran et son peuple ainsi que sa culture et son art. Il apprit la langue persane et composa des musiques de films et d’innombrables chansons pour les plus célèbres chanteurs iraniens. De nombreux chanteurs et compositeurs de la musique « pop » d’Iran lui doivent beaucoup.

 

Après l’arrivée au pouvoir du régime « articide » des mollahs, il fut obligé de rentrer en France où il continua à composer, enregistrant à la tête du Syntonic Orchestra : « Sang viennois, Transformation, Banana boat song… ». A l’occasion de la  commémoration de la 200ème anniversaire de la révolution française, sa musique obtint le premier prix décerné par François Mitterrand.

 

 C’est avec un amour et une passion de tous les instants pour l’Iran et la liberté, qu’il mettra aussi son art au service de la résistance iranienne, collaborant avec Emad Ram, Mohamad Shams, Andranik, Shapour Bastansir, Kamyar Isadpanah, Hamid Reza Taherzadeh, pour créer des dizaines de chansons. Il avait un rôle essentiel dans la préparation de tous les concerts de ces dernières années, à savoir : le grand concert de solidarité au Palais des Congrès à Paris, ou à celui de Londres ou encore le concert, à l’Olympia, de Marzieh, célèbre chanteuse iranienne. La mise en musique récente de plusieurs textes en français et en persan, écrits par Hamid Nassiri pour les villes d’Ashraf et d’Auvers sur Oise, ainsi que sa collaboration avec beaucoup d’artistes français et européens dans des meetings et cérémonies organisés après le 17 juin en France et dans le monde, font partie des apports d’Eric dans la défense de la liberté et de la résistance iranienne.

 

Le souvenir de ses efforts interminables dans l’élaboration des chansons pour le grand rassemblement des 50.000 iraniens en 2007 à Paris,  malgré son épuisante maladie, reste pour toujours admirable.

 

Nous présentons toutes nos condoléances à la famille d’Eric et à tout ceux qui aiment sa musique libre et humaniste. Nul doute que peuple iranien, dans l’Iran libre de demain, se souviendra de ce grand Homme, l’ami de sa lutte.

 

 

 

Hommage à l’artiste disparu

 

Loreine Abalea, amie et collaboratrice d’Eric, fut la parolière de beaucoup de ses chansons. Ils composèrent ensemble, pour nos duettistes Audrey et Sandrine, « Auvers sur Oise », en hommage à tous ceux qui vinrent en aide à la Résistance iranienne au lendemain de la rafle du 17 juin 2003.

 

Très affectée par le récent décès d’Eric, Loreine lui dédia ce poème.

Toutes les notes se taisent.

Les bécarres et les dièses.

Les croches les plus fines.

Muettes les harmoniques.

La Musique orpheline

Pleure ton départ, Eric.

 

Dans l'assourdissant silence

Vibre l'écho de ta voix

Concert pour une absence

Final en glas majeur...

Non elle ne sonne pas l'heure

Cette cloche, elle sonne pour toi.

 

Il faudrait te dire adieu ?

Alors que tant reste à dire.

Et tant reste à partager...

Je ne te dis pas adieu

Même si tout est changé

Mais à tout à l'heure, au pire.

 

Tu n'es pas parti si loin !

Quand la nuit allumera

Les étoiles par petits points,

Nul doute, tu y seras

Pour qui regardera bien :

Dans les étoiles, assis là.

 

Et quand toutes elles brilleront,

Nul doute que ton chapeau rond

Quelque part dans les lucioles

Fera comme une auréole

A ta figure chocolat !

Ah, elle est bien bonne celle-là !!

 

Toi, mort ?

Et puis quoi encore ?

Vas-y, dis que je suis folle,

Je t'entends bien qui rigoles !

Comme si tu pouvais mourir...

A quoi sert le souvenir.

 

Alors salut, salut l'Artiste.

Pardonne moi d'être si triste

Pardonne moi l'eau dans mes yeux

Oui, c'est sans doute parce qu'il pleut ?

Moque toi de moi s'il te plaît,

Comme avant tu l'aurais fait...

 

Comme avant aux temps joyeux

Où tu maquillais d'humour

Tes pudeurs et tes amours

Où tu faisais le grand jeu

Des rires plein le regard

Et la tendresse sous le fard.

 

Comme avant aux temps précieux

Où on s'asseyait ensemble

Pour ré-inventer les cieux

Ou pour faire une chanson

Voilà ça y est, ma main tremble

…Pourquoi t’as coupé le son ?

 

On racontait des bêtises

Sourire en coin, l'oeil qui frise

On avait jamais fini

De s'échanger nos avis

Tu parlais même plus que moi !

Si, tout me monde te l'dira !

 

Tu me racontais l'Iran

Avec le coeur d'un enfant

Tu l'aimais, cette terre,

Comme ta patrie mère

Et tes amis errants

Comme des frères de sang.

 

Au revoir, mon ami.

C'est vrai, ce temps béni

Il est mort et bien fini.

Mais pas toi, non, pas toi !

Dans ma mémoire, tu vis.

Et dans celle de tes amis.

 

Non pas au bord de l'oubli !

Pas comme une ombre pâlie !

Non, bien fort et bien vivant

Je te vois et je t'entends.

Tu t'écris dans mon histoire

Imprimé à l'encre noire.

 

De tous ceux qui t'ont connu

De tous ceux qui t'ont aimé,

Tous ceux qui ont entendu

Ce que tu savais créer,

De tous ceux qui t'ont croisé,

Personne ne peut t'oublier.

 

Pour tous les grands moments

 

 

Eric Arconte, le plus iranien des musiciens français

Né à Pointe-à-Pitre en 1938, Eric Arconte, éminent compositeur français, est décédé le 24 décembre 2007 des suites d’une longue maladie. Eric Arconte qui vécut en Iran de 1965 à 1979 adorait l’Iran et son peuple ainsi que sa culture…

Aimé Césaire, poète engagé

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