« Nowrouz » (qui signifie : « Nouveau Jour »), est la plus ancienne fête des Iraniens. Mais en dehors de l’Iran, des pays comme le Tadjikistan, l’Ouzbékistan, le Tu r k m é n i s t a n , la république d’ A z e r b a ï d j a n , l’Afghanistan, une partie du Pakistan et de la Turquie, et même certaines régions des pays arabes comme l’Irak, le Bahreïn et l’Oman célèbrent «Nowrouz » et le début de la nouvelle année solaire ou iranienne

.

Un certain nombre d’historiens pensent que cette fête date du début du deuxième millénaire avant Jésus-Christ. Une preuve en est qu’à l’époque Hakhamaneshi (il y a 3000 ans), « Nowrouz » était célébrée massivement dans des cérémonies officielles. Dans le livre de la religion de Zaratoustra, l’Awesta, il y a des signes de la célébration de « Nowrouz », tout en tenant compte des traditions Zaratoustriennes.

 

Scientifiquement, « Nowrouz » correspond à l’équinoxe de printemps marqué par l’égalité de la durée du jour et de la nuit. Par convention, l’instant où se produit cet équinoxe marque le début d’un nouveau cycle de rotation de la terre autour du soleil. C’est le point de départ du calendrier solaire. Cette grande découverte astronomique remonte aux temps anciens, il y a 3000 ans.

 

Khayyam et Aboureyhan Birouni, deux grands chercheurs iraniens situent le début des fêtes de « Nowrouz » à l’époque de Jamsheed, le légendaire roi de l’Iran et pensent que son apparition fait suite à une découverte mathématique et à une grande avancée de la

 

science de l’astronomie.

 

Khayyam écrit dans son livre « Nowrouz-Nameh » : « … le tour de la terre autour du soleil dure 365 jours et un quart ; lorsque Jamsheed a connu ce premier jour, il l’a appelé « Nowrouz » et l’a fêté… ». Cela prouve l’enracinement et l’ancienneté de la fête de «Nowrouz ».

 

La fête du « Nowrouz » ou de la nouvelle année comporte un prélude et un épilogue. En fait, depuis le début du dernier mois hivernal, les gens sont préoccupés et s’efforcent de bien préparer les cérémonies de « Nowrouz » : les achats de la nouvelle année, la cérémonie du dernier mercredi, la préparation de la table des 7 « sin », la fête de l’instant du réveillon, les visites de la famille et finalement la fête du treizième jour, en signe d’au revoir jusqu’à l’année prochaine. Il s’agit d’un ensemble qui dure environ un mois.

 

Mercredi « Souri » ou la fête du dernier mercredi de l’an : les gens allument des petits

 

feux et sautent pardessus en disant «Ma jaunisse pour toi, ta rougeur pour moi ». Il s’agit d’une sorte de prière laïque et d’un vœu de bien-être inspiré par les fêtes des paysans de l’Iran ancien.

 

La table des sept « Sin » dont les préparatifs ont été effectués avant « Nowrouz »

 

réunit tous les membres de la famille qui attendent ensemble l’instant de la nouvelle année et qui, après l’annonce du début de l’an, s’embrassent, se félicitent et se souhaitent mutuellement une année pleine de réussite. La table des sept « sin », tel que l’indique son nom, comporte sept aliments dont le nom commence par la lettre « Sin » : « Sabzeh » (herbes), « Sir » (ail), « Sanjed » (fruit des bois), « Samak » (assaisonnement), « Samanou » (dessert), «Sib » (pomme), « Serkeh » (vinaigre). Ces aliments sont tous des symboles de la vie, du renouveau et de la floraison. Parfois, l’un de ces aliments est remplacé par une pièce de monnaie « Sekeh » qui symbolise la prospérité et le progrès.

 

En plus de ces sept éléments, d’autres accessoires habituels ou exceptionnels viennent s’ajouter à la table des sept « sin » pour lui donner plus de beauté et de réussite. Parmi eux : le miroir qui symbolise la pureté, avec un bougeoir et un bouquet de lavandede chaque côté, un bocal d’eau contenant plusieurs petits poissons rouges symbole de clarté, le Coran et le « Divan Hafez » symboles de la religion et de la culture iranienne, la grenade et les œufs peints, divers gâteaux iraniens, …

 

Les mollahs qui accaparent le pouvoir en Iran depuis trois décennies ont tenté par la menace, la terreur et l’oppression d’empêcher le peuple de célébrer « Nowrouz » et de faire oublier cette fête. Mais ils n’ont jamais réussi, car la fête « Nowrouz » est la plus ancienne tradition de tous les Iraniens, quelle que soit leur confession ou

 

leur croyance. « Nowrouz » est une fête qui rassemble, et appelle tout le monde à la joie, la vie et la prospérité. Durant la fête « Nowrouz », les personnes qui se sont perdues de vue ou qui sont en conflit sont appelées à renouer des liens afin d’oublier les maux

 

du passé et de repartir du bon pied. Ce message profondément humain n’est pas de goût des mollahs. Ce n’est pas sans raison que depuis qu’ils sont au pouvoir, la célébration des traditions de « Nowrouz » s’est confondue avec la fierté et l’identité nationale et est devenue un challenge et un combat contre la culture anti iranienne et inhumaine des mollahs.

 

Auteur : Hamid Nassiri

 

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