Une riche et longue Histoire
Située au sud-est de Téhéran, près de la ville moderne de Shahr e-Rey, l’antique Rey qui date de plus de huit mille ans, comme Ninive ou Babylone, fut le témoin de nombreuses périodes de l’histoire de la Perse. Certains historiens attribuent sa fondation au roi mythique Houshang Pishdâdi, d’autres à l’un des fils de Noé. Son nom est mentionné à plusieurs reprises dans la Bible et les Evangiles ainsi que dans l’Avesta, sous le nom de Ragheh.
Elle fut le centre religieux des mages et des zoroastriens. Alexandre y fit escale. Son successeur Séleucos la fit reconstruire après un tremblement de terre, la nomma Ourpès et l’embellit. Elle fut la capitale de la Médie sous les Parthes et les Sassanides. Ceux-ci ayant adopté officiellement la religion zoroastrienne, la ville connut une intense activité religieuse. Sa position sur la route de la soie contribua à garantir son développement et à garantir sa sécurité. Rey se révolta après la conquête arabe et fut presque totalement détruite. Progressivement un grand nombre de zoroastriens se convertirent à l’Islam. Dès lors, la population musulmane augmenta rapidement et le pouvoir revint à une suite de dynasties musulmanes, des Omeyades aux Seldjoukides qui firent de Rey leur capitale. En 1220, les Mongols envahirent la ville, tuèrent une grande partie des habitants et détruisirent de nombreux bâtiments et monuments.
Rey qui avait été au Xème siècle, après Bagdad, la cité la plus prospère de l’Orient islamique ne s’en releva jamais. La ville a joué un rôle considérable dans l’élaboration des théologies mu’tazilite et chiite. Plusieurs célébrités en sont originaires, tel le calife Hârun al-Rashid, le médecin philosophe Rhazés, le théologien Fakhr al-dinRâzi et le poète Qiwâmi. Elle a conservé quelques vestiges préislamiques comme le mausolée de Bibi Shahrbanu et le sanctuaire chiite du Shâh Abd al Azim.
Trois monuments remarquables.
Elle fut construite il y a 6 000 ans à l’époque arsacide. Elle mesurait de 1800 à 2500 mètres, avec une hauteur de 8 mètres, et était entourée d’un grand fossé rempli d’eau. Il n’en reste aujourd’hui que 453 mètres, le reste ayant été détruit lors de l’invasion arabe.
Cette colline qui daterait de près de 4 000 ans av. J.C. constitue l’un des endroits les plus anciens de la ville de Rey. Des fouilles réalisées en 1935 ont mis au jour des poteries qui sont exposées dans divers musées iraniens et étrangers. La colline et ses alentours furent le lieu de repos du roi qâdjâr Fath’Ali Shâh dont la silhouette est gravée sur le roc, en haut d’une source, ainsi que celles des personnalités de sa cour. A l’époque sassanide, la source portait le nom de Suréna, attribué à Surène, l’une des sept dynasties sassanides. Après les Safavides, elle prit son nom actuel.
Située en haut d’une montagne, elle est la dernière forteresse arsacide de Perse. Elle fut l’une des quatre forteresses protégeant la ville de Rey. Des archéologues ont mis au jour de précieux exemples d’anciennes décorations en plâtre. On suppose qu’elle renfermait des palais, des arsenaux et des chambres somptueuses qui ont été détruits au cours des siècles. Son mur ouest comportait d’étroites meurtrières. Quelques une des parties principales étaient encore intactes à l’époque qâdjâr, mais aujourd’hui la majorité de l’édifice est détruite et les alentours sont enlaidis par des ordures.